Le papillon et la rose
C’était un papillon aux ailes de lumière,
Amoureux d’une rose au parfum angélique.
Le souffle d’Aquilon se pâmait dans l’éther,
Quand il prenait la pose en habit authentique.
Il volait en rêvant d’être son luminaire
Sans comprendre vraiment le sens de sa supplique.
Elle, embaumait le vent de sa robe incendiaire,
Tout en s’interrogeant sur ce qui ne s’explique.
De ses ailes il battait la poussière d’étoile
Par Éole soufflée, son fidèle complice
Vers sa belle tout près d’abandonner son voile,
Ses épines lissées par sa voix de délice.
Mais la rose rêvait d’un compagnon sincère,
Pas forcément aisé, mais prince dans son cœur.
Lors indomptée restait, se méfiant de l’amer
Des paroles bafouées et des desseins trompeurs.
Et les jours s’égrenaient entre allers et retours
Sous les yeux captivés de la princesse aimée,
Dans le temps suspendu au miel de cet amour,
Qu’ils avaient attendu, ô oui tant espéré !
Mais le destin n’est-il pour un lépidoptère
De fleur en fleur voler pour semer le bonheur ?
Lors il papillonnait de son beau regard fier,
Visitant les pistils de ses amies les fleurs.
Ne cherchant même pas à celer sa ferveur,
Pensant de bonne foi devoir leur rendre hommage,
Il faisait ce que fait un papillon charmeur
N’y voyant aucun mal, atteinte ni dommage.
Mais la rose, bien sûr, n’était de cet avis,
Son cœur sentimental en vécut le tourment.
La magique aventure, avant d’avoir grandi
Cessa. Simple et banal. Douloureux cependant.
Les amours impossibles ont des mélodies tristes,
Entêtantes et amères à l’oreille et au cœur.
Le réveil est pénible et les pleurs n’y résistent,
Pour le papillon fier et la reine des fleurs.
MPV
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