Le cheval au coeur triste
La princesse endeuillée a le cœur à l’envers ;
Pareillement, la fée ne sait plus comment faire.
Leur ami le cheval a perdu son aimée,
Lors son cœur est bancal en ce matin d’été.
Ils partaient si souvent, son alezane et lui
Galoper dans le vent loin des villes et du bruit.
Ils venaient s’abreuver à la jolie cascade
Buvant quelques lampées entre deux cavalcades.
La vie leur était belle et le temps suspendu
Depuis qu’un jour rebelle ils avaient disparu
De l’écurie maudite où on les maltraitait.
Au vidoir les limites et les cinglants harnais !
Mais ils avaient souffert, leurs corps en témoignaient,
Les aiguillons amers en leurs plaies qui saignaient
Entravaient leurs galops qu’ils auraient voulus vifs.
Leur amour était beau, mais leurs corps maladifs.
Que faire ? se dit la fée, regardant le pur-sang,
Je peux soigner ses plaies, d’un onguent ou d’un autre
Du bout de ma baguette stopper ses saignements
Et libérer sa tête des souvenirs cuisants,
Mais jamais ne pourrai redonner à son cœur
Ce rythme accéléré que seul offre l’ardeur
D’un amour merveilleux qui enchante la vie
Sous la voûte des cieux et les branches qui prient.
La princesse non plus ne trouve pas de mots
Pour arrêter le flux de ses tristes sanglots.
Alors tout simplement, de sa main caressante
Lui dit, et il comprend qu’elle entend sa tourmente,
Et qu’elle sera là, toujours, pour écouter son âme
Et ses larmes d’amour en ce silence infâme
Qu’est l’absence d’un être, humain ou animal
Même arrivé, peut-être, en l’Éden du cheval.
MPV
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