Aurora, le petite fée du bois des rêves
Aurora, la petite fée du bois des rêves, était triste. Depuis toutes ces longues années où elle passait son temps à réaliser les vœux de tous ses visiteurs, apportant à certains la santé, à d’autres l’amour, l’amitié, ou encore la richesse et la notoriété, elle-même n’avait jamais pu réaliser le sien : les voir tous enfin heureux. Car même après qu’elle eut réalisé leur vœu le plus cher, ils n’étaient jamais satisfaits. Ils revenaient sans cesse, encore et encore, réclamant chaque fois autre chose. Et toujours, Aurora répondait à leurs attentes, se disant : «Cette fois, il (elle) sera sûrement heureux(se).
Mais elle devait chaque fois se rendre à l’évidence : ils seraient éternellement insatisfaits. « Les humains sont décidément bien compliqués… » Se disait-elle en soupirant. Je crois que je ne pourrai jamais réaliser mon rêve de les voir heureux.
Alors Aurora se renferma tristement sur elle-même et perdit son enthousiasme. En perdant la foi, elle perdit aussi son don. Voyant cela, les habitués du bois cessèrent de la visiter, déçus et pour certains furieux, la rendant responsable de leur malheur. « Pourquoi la fée les avait-elle aidés si, - disaient-ils à qui voulait l’entendre - c’était pour les abandonner ensuite à leur triste sort ? L’un d’entre eux vint même jusqu’au bois pour lui tenir ces propos désobligeants, se présentant même en tant que porte-parole de tous les autres.
Aurora les trouva bien injustes, mais comme elle était dépourvue de méchanceté et d’esprit de revanche, ne sachant même pas ce que signifiait le mot rancune, elle se contenta de sécher ses larmes de petite fée « dédonisée ».
Un papillon qui passait par là, fut ému par son chagrin. Il se posa doucement dans le creux de sa main et lui chuchota : « Aurora, ne pleure plus, les humains sont ainsi, tu sais… Deviens plutôt l’amie des fleurs et des rameaux, de la tendre herbe verte, des loups et des agneaux, des oiseaux, des poissons… Quand par ton aide, ils resplendiront, les vrais humains t’en remercieront, ces seuls êtres assez clairvoyants pour reconnaître le vrai bonheur… celui que l’on éprouve au contact des merveilles de la nature. Et là, en réalisant leur rêve, tu réaliseras le tien. »
A ces mots, Aurora se sentit immédiatement soulagée d’un poids énorme et retrouva le sourire. Alors, son don réapparut aussi... pour la plus grande joie de la flore et de la faune.
Martine
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